Le collège d’Argonne est le premier établissement volontaire de France à mettre en place un « jardin-forêt ». Une forêt nourricière qui produira, dans le cadre d’un « projet
innovant », des aliments sains, sans impact carbone et favorisant la biodiversité.
De la menace planant sur le maintien ou non du site de Varennes du collège d’Argonne est né un « projet innovant »,
établi pour permettre le maintien des deux sites. Sa branche verte doit « répondre aux grandes problématiques environnementales actuelles. À savoir : l’alimentation de l’humain en produits sains, limiter
le réchauffement climatique et favoriser la biodiversité animale et végétale », confie Denis Caveglia, professeur de SVT et coordinateur du projet. C’est ainsi qu’est née « l’envie
de mettre en place un jardin-forêt », confie-t-il.
Ce qui fait du collège d’Argonne le premier établissement volontaire en France à le mettre en œuvre.
Au collège, on a planté des manguiers et des arbres-salades…
« Il a proposé de nous aider »
« C’était complexe à mettre en place. Nous avons fait appel à un chercheur en écosystème comestible ». Fabrice
Desjours, auteur d’un ouvrage sur la question a été rencontré « lors d’une conférence à Hannonville. On a tissé des liens et on a souhaité le faire venir dans notre établissement »,
poursuit Denis Caveglia.
L’homme, qui se définit comme un « jardinier chercheur », est venu présenter le jardin-forêt aux 6e de l’an passé. Des semis de plants exotiques ont été
réalisés et « vu l’engouement de l’établissement et la volonté de s’engager dans cette démarche, il a proposé de nous aider ».
Direction… la cantine !
En tout, 36 élèves du club-nature de Clermont et de Varennes y participent. « C’est un projet pluriannuel. Il va nous laisser une feuille de route pour le pérenniser et l’entretenir ». Car un jardin-forêt
ou jardin gourmand permet, à plusieurs niveaux de végétation et sans grand entretien, une alimentation plus saine.
D’ailleurs, les produits obtenus seront transformés dans la cantine de l’établissement.
L’occasion aussi de « goûter de nouvelles saveurs, avec un impact carbone égal à zéro », explique Denis Caveglia.
200 espèces plantées
Pour l’heure, environ
200 espèces ont été plantées ces jours derniers dans tout ce que le site de Clermont compte d’espaces verts. Un système qui répond au cahier des charges du « projet innovant » :
« En plantant, on favorise la biodiversité végétale mais aussi la venue d’animaux et leur reproduction, on favorise donc la biodiversité animale. Les arbres sont des capteurs de CO 2 , gaz à l’origine
du réchauffement climatique. On va donc limiter la quantité de CO 2 dans l’air et donc limiter, à notre niveau, le réchauffement climatique ». Les plantations pourraient s’étendre à l’autre
site du collège : « On attend la décision de maintien ou non du site de Varennes. On a déjà des plants pour le site s’il est maintenu. »
Un projet pluridisciplinaire
Le projet de jardin-forêt
du collège d’Argonne s’inscrit dans la pluridisciplinarité. En effet, des élèves de 4e des deux sites, accompagnés par un réalisateur professionnel, réalisent un film-documentaire sur la mise en
place du jardin-forêt. Une équipe professionnelle, elle, tourne un film sur la question et son développement en Europe. Le collège d’Argonne y apparaîtra quelques minutes. Le réalisateur a déjà tourné
un court-métrage sur le jardin-forêt pour le National Geographic.
Le jardin-forêt est aussi « un prolongement des cours », estime Denis Caveglia. Comme en SVT sur les symbioses. Il y a aussi une application en
mathématiques avec le calcul de surfaces, en français avec la création du scénario pour le documentaire et en géographie en étudiant un cas particulier en Afrique, afin de savoir comment cette pratique agricole permet
de lutter contre la malnutrition.